La clé d'identification d'AQUABIO, réalisée dans le cadre d'un appel à projet avec le Parc national de la Guadeloupe, est disponible ICI

Jusqu'à présent, les ouvrages existants ne permettaient d'identifier que les taxons de cours d'eau.  Nous proposons une mise à jour de la clé de l'Atlas de Bernadet et al., réalisée à l'époque sous l'égide des DEAL Guadeloupe et Martinique et de l'ONEMA (Office français de la biodiversité).  Cette nouvelle version permet d'identifier la majorité des invertébrés des cours d'eau et des mares et étangs de Guadeloupe, en général au niveau du genre et avec pas mal de nouveaux genres jamais signalés en Guadeloupe ou en Martinique.  

Nous remercions les précédents auteurs pour leur autorisation d'utiliser leur travail, en particulier Nicolas Bargieret Régis Céréghino.


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Quelques invertébrés observés lors de l'appel à projet 

Le retour de la biodiversité dans les eaux douces européennes est à l'arrêt pour les invertébrés . Une nouvelle étude, parue dans la revue Nature, démontre, à partir de données récoltées entre 1968 et 2020 dans 22 pays d'Europe, qu'après une amélioration de la diversité taxonomique et fonctionnelle des invertébrés avant 2010, il n'y a plus de gain depuis 2010. 

Les gains auraient été obtenus grâce aux efforts réalisés entre 1990-2010 sur le traitement des eaux usées.

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D'après les résultats de cette étude, les effets négatifs sur les communautés d'invertébrés sont observés principalement en aval des barrages, dans les zones urbaines (micropolluants et espèces exotiques) et agricoles (pesticides, engrais, colmatage et salinisation des eaux). Le changement climatique serait également coupable avec l'augmentation de la température des eaux.

Les auteurs soulignent que des efforts supplémentaires de mitigation sur ces pressions doivent être menés si l'on souhaite retrouver des cours d'eau en bon état.

Retrouvez l'intégralité de l'article ici : https://www.nature.com/articles/s41586-023-06400-1

L’Indice Biologique Diatomées en Lac IBDL a été conçu pour être sensible à des gradients de pollutions spécifiques (azote Kjeldahl, matières en suspension, demande biologique en oxygène et phosphore total). Il présente une excellente corrélation avec la concentration en phosphore total.  Il peut être appliqué à tout métatype de lac (typologie de lacs définis par la Directive Cadre sur l'Eau). L'indice est complémentaire de l'indice IBML basé sur les macrophytes. Son calcul est d'ores et déjà possible sur l'Outil d'évaluation intégré au Système d’évaluation de l’état des eaux (SEEE).

Pour en savoir plus : Morin S., 2023. - A new diatom-based multimetric index to assess lake ecological status. Environmental Monitoring and Assessment, 195

Texte Odoo et bloc d'image
 Odoo image et bloc de texte

L'indice spécifique à l'HYdroMOrphologie des lacs, LHYMO, a été développé pour fournir une évaluation quantitative de l'état hydromorphologique des lacs naturels et non naturels. Il comprend neuf métriques liées aux éléments de qualité  morphologiques et six métriques liées aux éléments hydrologiques.  Outre son utilisation à des fins réglementaires, cet indice constitue également un outil adapté pour suivre l'évolution des caractéristiques hydromorphologiques lors des projets de restauration hydromorphologique ou pour aider à cibler des mesures de conservation efficaces sur les lacs.

Retrouvez l'article ici: Carriere A., Reynaud N., Gay A., Baudoin J. & Argillier C., 2023. - LHYMO: A new Water Framework Directive‐compliant multimetric index to assess lake hydromorphology and its application to French lakes. Aquatic Conservation: Marine and Freshwater Ecosystems





L'arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes et critères d'évaluation de l'état écologique a été à nouveau modifié. Le nouvel arrêté en vigueur est l’arrêté du 9 octobre 2023. Il prend notamment en compte:

  • pour les cours d'eau, du nouvel indice invertébrés I2M2 Cours d’Eau Profonds  et de l'indice phytoplancton IPHYGE 

  • pour les plans d'eau, de l'Indice Macroinvertébrés Lacustres IML,  l'Indice Biologique Diatomées Lac IBDL et L'indice spécifique à l'HYdroMOrphologie des lacs LHYMO

  • de nouveaux indices d'outre-mer (IRM, IDGF...)

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Les propriétés attribuées aux espèces végétales invasives laissent souvent supposer que seuls des moyens très lourds peuvent permettre de les gérer et que sans cela il est trop tard ou inutile d’intervenir. Pourtant la technique manuelle dite du “déterrage précoce” testée la première fois au début des années 2000, a aujourd’hui fait ses preuves.  Elle  consiste à retirer à l’aide d’un piochon, l’intégralité du système aérien et souterrain des nouvelles plantules issues de la dispersion de graines ou de propagules végétatifs. Ces campagnes annuelles menées par des opérateurs de terrain qui suivent les cours d’eau empêchent ainsi l’installation des plantes sur de nouveaux sites. Ils existent des retours d’expérience depuis 2013 de cette technique utilisée en Savoie.

Odoo - Echantillon n°1 pour trois colonnes

Laisse du lac du Bourget en Savoie composés de fragments de tiges flottées de roseaux et de rhizomes de renouées. 

Odoo- Echantillon n° 2 pour trois colonnes

La plantule avec le fragment de rhizome a pu être extraite manuellement. C'est la technique du "déterrage précoce".

Grâce à cette action menée tous les ans, les renouées ne peuvent plus coloniser de nouveaux sites du littoral.

La technique nécessite de parcourir les berges des cours d’eau ou des lacs pour identifier et repérer les plantules, qui par définition sont très petites. 

Elle peut concerner de nombreuses espèces faciles à identifier au stade plantules /jeune plant sans gros risque de confusion après une formation des opérateurs comme le buddleia, l’érable negundo, le platane, les renouées asiatiques, …

Il s’agit de parcours tout terrain, qui nécessitent  un certain engagement physique pour affronter les zones embroussaillées, les berges accidentées, les traversées de cours d’eau,  etc.  mais aussi une grande attention au milieu pour repérer les plantules. Il est souvent difficile de former de telles équipes, qui fonctionnent généralement en binôme (un par berge). Le binôme doit en effet être autonome et capable de s’adapter aux nombreuses difficultés d’arpentage du milieu.

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La carte ci-dessous montre les échouages de renouées, qui ont pu être éliminés, grâce aux campagnes annuelles de terrain entre 2013 et 2018. Il existe des zones préférentielles d’échouages  en relation avec les zones de production, les vents dominants et le type de substrat. Les berges entièrement enrochées et la côte rocheuse sont ainsi moins facilement colonisées que les plages de sables et galets.  Les échouages ont surtout lieu sur des secteurs déjà colonisés, et les campagnes permettent de ralentir la progression de l’espèce sur ces sites. Par ailleurs, 7 % du littoral du lac a pu être préservé de toute colonisation par les renouées grâce au déterrage précoce.  Le coût de ces opérations rapporté au nombre de plantules enlevés s’élève à 260 €HT, un prix bien faible quand on pense au coût de traitement mécanique des zones une fois envahies, allant entre 80 à 200 €HT par m². 

Texte Odoo et bloc d'image

Dimensionner les campagnes de déterrage précoce sur un réseau hydrographique complet implique d’avoir fait au préalable un état des lieux et un diagnostic complet de celui-ci pour identifier les fronts de colonisation sur lesquels se concentreront les prospections. Pour cela, toutes les stations envahies sont géolocalisées et leur superficie mesurée. Le nombre de stations et la superficie totale envahies permettent ensuite de calculer un stade invasif grâce à des abaques. Le déterrage précoce n’est pas conseillé au stade 4.

Odoo - Echantillon n°1 pour trois colonnes

Echelle des stades invasifs ; le déterrage précoce est recommandé aux stades 1,2 et 3.


Pour en savoir plus sur cette thématique, consultez notre page dédiée à notre activité espèces invasives. N'hésitez pas également à contacter Mireille Boyer mireille.boyer@aquabio-conseil.com.

Le dernier article de ma thèse, qui vient de paraître dans la revue Biodiversity and Conservation, donne quelques éléments : les méthodes par transect, largement utilisées, sont fiables pour calculer un indice trophique (leur usage principal), mais plus coûteuses et moins performantes (même avec une pression d'échantillonnage élevée) pour détecter les espèces rares, exotiques ou évaluer les recouvrements/la structure des communautés végétales.

 Le coupable? La répartition en patch des herbiers, qui limite l'efficacité des techniques de sous-échantillonnage.

Je propose un protocole simple, rapide, et reproductible (celui permettant de calculer notre indice BECOME), permettant d'évaluer l'état écologique, l'état de conservation des mares et étangs, ou de détecter précocement des espèces exotiques envahissantes, condition indispensable pour contrôler leur propagation.

A partir de ce protocole, j'y démontre également l'impact des écrevisses exotiques et des poissons sur l'intérêt conservatoire des communautés de macrophytes.

Retrouvez l'article ICI

Pour en savoir plus, vous pouvez contacter notre responsable R&D, Frédéric Labat (frédéric.labat@aquabio-conseil.com).

L'article "Principal determinants of aquatic macrophyte communities in least-impacted small shallow lakes in France" vient de paraitre dans la revue Waters en open access.  Il porte sur les petits plans d'eau peu profonds qui accueillent une biodiversité exceptionnellement élevée et originale, fournissant de nombreux services écosystémiques. Leur petite taille les rend particulièrement vulnérables aux activités anthropiques, qui provoquent un basculement vers des états turbides dysfonctionnels et induisent une perte de services et de biodiversité.

Dans cette étude, les relations entre les facteurs environnementaux et les communautés de macrophytes on été étudiées. Les macrophytes jouent un rôle crucial dans le maintien des états clairs fonctionnels. Une meilleure compréhension des facteurs déterminant la composition et la richesse des communautés végétales aquatiques en situation de référence peut être utile pour protéger ces plans d'eau peu profonds. Les communautés de macrophytes et les données chimiques, climatiques et morphologiques de 89 petits lacs peu profonds francais ont été étudiées . L'analyse de regroupement hiérarchique a montré une séparation claire de quatre assemblages de macrophytes fortement associés à la minéralisation. Les facteurs déterminants identifiés par l'analyse db-RDA sont, par ordre d'importance, la géologie, la distance à la source (DIS, un proxy de la connectivité avec les hydrosystèmes fluviaux), la superficie, le climat et l'hydropériode (permanence de l'eau). Étonnamment, à l'échelle nationale, le climat et l'hydropériode filtrent faiblement la composition des macrophytes. La géologie et la DIS sont les principaux déterminants de la composition de la communauté, tandis que la superficie détermine la richesse floristique. La DIS est identifiée comme déterminante dans les écosystèmes lentiques d'eau douce pour la première fois.

Retrouvez l'intégralité de l'article ici.

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L'OFB (Office français de la biodiversité) lance une formation en ligne sur les continuités écologiques. En réponse aux enjeux écologiques actuels, la Trame verte et bleue (TVB) vise а intégrer la biodiversité, à toutes les échelles, dans les stratégies de développement des territoires. Pour faciliter son appropriation par le plus grand nombre, l'OFB (Office français de la biodiversité) lance le MOOC Trame verte et bleue : une formation en ligne gratuite et accessible à tous qui aura lieu à partir du 25 janvier 2021.

Crédit photo : R. Courtaud, Y. Urbain / AREA

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Le retour d'expérience de plusieurs années de campagnes de déterrage a donné lieu à un article dans la revue Sciences Eaux et Territoires.­ Il met en avant que le déterrage précoce permet de gérer efficacement les fronts de colonisation pour ralentir ou stopper l’expansion des jeunes plants d’espèces exotiques envahissantes. Retrouvez l’article dans son intégralité ici.

Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Mireille Boyer, notre référente sur le sujet : mireille.boyer@aquabio-conseil.com.

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L'UPGE (Union professionnelle du génie écologique) a publié un guide sur le risque de dissémination des espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) dans les chantiers depuis la conception du projet jusqu'à la réception des travauxIl détaille comment intégrer ce risque de manière rigoureuse et systématique pour éviter les surprises et les coûts mal maîtrisés de solutions à apporter après les travaux. Quelques clauses type à intégrer dans les CCTP sont également proposées.

Ce travail collaboratif veut contribuer à développer une nouvelle culture technique pour la bonne prise en compte des EVEE dans les chantiers de travaux. 


Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Mireille Boyer, notre référente sur le sujet : mireille.boyer@aquabio-conseil.com.

Crédit photo : Aquabio

Odoo - Echantillon n°1 pour trois colonnes

 Phoxinus dragarum

 

Odoo- Echantillon n° 2 pour trois colonnes

Phoxinus fayollarum

 

Le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) a révisé la classification du genre Phoxinus en comparant les données  moléculaires (ADN) aux caractéristiques morphologiques et aux patrons des robes nuptiales. Six espèces distinctes ont ainsi pu être identifiées sur le territoire français, réparties par grands bassins, soit deux nouvelles espèces:

  • le vairon de la Garonne, Phoxinus dragarum, 

  • le vairon ligérien, Phoxinus fayollarum.

 L’Observatoire des Poissons du bassin Seine-Normandie (OPSN) vous explique tout sur son site.

Pour aller plus loin, l’article du MNHN: Revision of Phoxinus in France with the description of two new species (Teleostei, Leuciscidae) 


Mais qui sont ces renouées asiatiques dont on entend souvent parler ? Que faire face à leur colonisation folle ? Naturalisée en Europe dans une grande diversité de milieux humides, les renouées asiatiques sont des plantes invasives aux capacités reproductives exceptionnelles et aux impacts majeurs sur la biodiversité, leur progression se faisant au détriment de la flore locale.

 Alors que l’on pourrait penser que tout a été dit et écrit sur ces fameuses renouées asiatiques, l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA) a choisi de leur consacrer un numéro spécial dans sa revue Science Eaux et Territoires du mois de juin 2019.

Aquabio apporte sa contribution à travers différentes synthèses sur des travaux entamés depuis plusieurs années touchant à la gestion de ces plantes en bord de rivière :

  • une définition du stade invasif pour comprendre la progression des renouées et fixer des objectifs stratégiques de gestion ;

  • le déterrage précoce pour ralentir les fronts de colonisation ;

  • les traitements mécaniques pour traiter les terres envahies ;

  • les risques de dissémination de ces plantes via la filière de compostage.

 Découvrez ce numéro complet de Science Eaux et Territoires par ici !

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